D’une longueur de 56 kilomètres, la Voire prend sa source à Sommevoire et se jette dans l’Aube entre Chalette-sur-Voire et Lesmont. 


La Voire

La Voire est séparée en deux unités bien distinctes du point de vue de leur morphologie et de leurs peuplements piscicoles.

Dans sa partie amont, de la source à la confluence avec l’Héronne, la Voire présente un faciès d’écoulement rapide accompagné d’une bonne oxygénation. Elle est alors classée en première catégorie piscicole et l’espèce repère est la Truite fario.

Dans sa partie aval, de la confluence avec l’Héronne à la confluence avec l’Aube, la Voire présente un cours plus large et une profondeur plus importante. L’échauffement de ses eaux et leur oxygénation plus réduite modifient ses potentialités biologiques. La Voire est alors classée en 2ème catégorie piscicole et son espèce repère est alors le brochet. La qualité du peuplement  dans ce secteur est globalement médiocre à mauvaise.

Sur l’ensemble de son linéaire, la Voire est soumise à une pollution d’origine agricole mais aussi domestique. Son cours a été modifié à de nombreuses reprises par recalibrage / reprofilage et présente de nos jours un faciès et un fonctionnement artificialisés associés à la présence de nombreux ouvrages (dont plusieurs infranchissables). Sa potentialité en terme de frayères a ainsi été diminuée.
Enfin, une amélioration de la qualité des peuplements a pu être constatée mais elle est actuellement médiocre.
La restauration de ce cours d’eau « artificialisé » accompagnée de la réduction de l’impact anthropique permettra l’amélioration de son potentiel écologique.
Il peut être noté en particulier que l’ancien lit de la Voire peut offrir des zones de frayères potentielles au brochet.

Qualité physico-chimique de la Voire 

La qualité physico-chimique de la Voire est mesurée au niveau de plusieurs stations: 

Masse d’eau de la Voire de sa source au confluent de l’Héronne (FRHR 19) : stations de mesure de la Voire à la Cour des Pruneaux et Gervilliers et le Ceffondet à Thilleux.

Les résultats physico-chimiques et hydrobiologiques des stations de la Voire à la Cour des Pruneaux et à Gervilliers indiquent une qualité générale du cours d’eau relativement bonne. On note tout de même une dégradation importante de l’eau par les fortes teneurs en nitrates d’origine agricole (forte pression agricole sur cette masse d’eau).

Masse d’eau de la Voire du confluent de l’Héronne au confluent de l’Aube (FRHR 21) : stations Puellemontier et Montmorency Beaufort

La qualité de l’eau de la Voire aval, au niveau de Puellemontier et Montmorency Beaufort est, comme pour les stations amont, relativement bonne au niveau physico-chimique et hydrobiologique. On note cependant des apports diffus agricoles toujours présents et importants sur ce secteur qui engendrent de fortes teneurs en nitrates dans le cours d’eau.

Caractéristiques de la population piscicole  

La Voire est séparée en deux unités dont les morphologies et les peuplements piscicoles sont bien distincts :

A l’amont : de la source à la confluence avec l’Héronne, la Voire montre un faciès d’écoulement rapide, elle est bien oxygénée et accueille une population piscicole en conséquence. 

Elle est de première catégorie piscicole avec un contexte salmonicole. La Truite fario en est l’espèce repère. Les autres espèces susceptibles de vivre dans de telles conditions sont des espèces rhéophiles telles que l’ombre, le vairon, la vandoise, le chabot ou encore le barbeau.

A l’aval : suite à la confluence avec l’Héronne, la Voire change de configuration. Son cours s’élargit, la profondeur d’eau augmente, les eaux sont plus réchauffées et moins bien oxygénées. 

Elle passe en 2ème catégorie, en domaine cyprinicole et accueille des espèces plus limnophiles. L’espèce repère est le brochet. Son peuplement piscicole présente quelques variations interannuelles mais reste globalement de qualité médiocre à mauvais. Néanmoins, on constate un peuplement récurrent adapté constitué par le gardon, le chevesne, le rotengle, la bouvière, l’ablette ou encore le goujon.

Des espèces invasives telles que l’écrevisse américaine (Faxonius limosus), le poisson-chat (Ameiurus melas) ou le pseudorasbora (Pseudorasbora parva) ont été recensées. Ces espèces introduites et pour la plupart sources de nuisances pour l’écosystème participent à la baisse de la qualité du peuplement.

La pression anthropique que subit la Voire est non négligeable. Les travaux de recalibrage ont fortement modifié le tracé et diminué les capacités d’accueil ainsi que les frayères. Le contexte présente ainsi aujourd’hui un faciès et un fonctionnement artificialisés. De plus, l’impact agricole tel que les rejets diffus et d’élevage engendre une forte pollution organique. Il en est de même pour les rejets urbains d’eaux usées. A cela est venu s’ajouter la création d’ouvrages hydrauliques. Certains de ces ouvrages ne sont pas équipés de passes à poissons et empêchent la libre circulation des individus.
Cependant, au fil des années, la Voire récupère peu à peu un aspect plus naturel et un équilibre biologique ce qui améliore la qualité biologique. En effet, on a pu constater une amélioration de la qualité des peuplements. Elle semble se stabiliser à un niveau de qualité « médiocre ». Le milieu possède toujours un potentiel de recrutement intéressant. C’est pourquoi, il est important de restaurer ce cours d’eau et de réduire l’impact des activités humaines sur la Voire. Son peuplement piscicole en sera d’autant amélioré.